mardi 15 novembre 2016

Valeria Cuenca et Fernando Nahmijas à Donges

Vendredi 11, samedi 12 et dimanche 13 novembre 2016, nous étions à Donges (près de Saint Nazaire) pour le 5ème anniversaire de Totalmente Tango.
Nous y avons retrouvé Valeria et Fernando, toujours égaux à eux-mêmes : joyeux, ouverts et disponibles, avec une pédagogie structurée et des cours bien préparés. Leur tango, basé sur la connexion, sent bon la joie de vivre, d'être ensemble et de danser ..... en résumé, ils montrent le tango tel que nous l'aimons.



Nous y avons rencontré une association dynamique, sympathique, avec un DJ proposant une musique énergique et variée. Bravo à toute l'équipe de Totalmente Tango pour ce week-end très réussi, pour l'organisation sans faille, et aussi pour avoir choisi Valeria et Fernando comme parrains.

Jacques et Sylvia

vendredi 28 octobre 2016

Quelques choses à savoir quand on débute le tango argentin

Je reprends ici un article de Eric Schmitt et Marie-Pierre Gabis que je trouve très juste, et qui prolonge aussi les réflexions de Chicho.
Pour voir l'original, cliquez ici. Et n’hésitez pas à consulter leur blog. Il est plein d'idées.

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PRESENTATION

Certains peuvent envisager l'apprentissage du tango avec une certaine appréhension ou avec des représentations faussées. Le but de ce post est d'en poser les perspectives, de rectifier quelques éventuelles idées reçues  et de donner quelques conseils au débutant qui lui permettent de bien évoluer.

- Le tango argentin n'est pas une activité marginale sur Toulouse. Il y a en effet possibilité de le pratiquer quasiment tous les soirs de la semaine et du week end tant le réseau associatif  qui s'y dédie est dense. Pour un danseur les possibilités de sorties dans le circuit du tango argentin sont donc importantes d'un point de vue numérique.

- Le tango argentin n'a pas vocation à s'apprendre avec les mêmes méthodes que d'autres danses de couple (et notamment les danses de salon). Si vous avez déjà pris des cours d'autres danses, il vaut donc mieux ne pas y importer calquer des schémas ou des concepts venus d'ailleurs tels que le "pas de base", ou des "passes". Le "pas de base" du tango c'est tout simplement la marche! Quant aux "passes" ou aux "enchainements" autant oublier le concept en bal, car il n'y a tout simplement pas la place de les "caser". Le tango est une danse d'improvisation, donc chaque pas peut ouvrir sur quatre ou cinq possibilités différentes. Par contre une structure peut être un prétexte à travailler en cours un certain nombre d'éléments essentiels (par contre elle a vocation à être décomposée et recomposée de plusieurs façons). Plutôt que de focaliser sur des formes, le vrai sujet porte sur la maîtrise de certains éléments indispensables: l'ancrage au sol, l'axe, la dissociation, la fluidité de la jambe libre et surtout la connexion et la musicalité. On peut connaitre plein de structures sans avoir travaillé les éléments précités... pour un résultat désastreux

-Soyez réguliers dans l'apprentissage: venir en cours quand on en a envie seulement ne sera jamais un moyen d'évolution. Le tango demande une implication et une régularité durant les premières années d'apprentissage.

-La question du (de la) "partenaire" est souvent posée. Faut il venir avec un partenaire? La réponse est simple. On peut venir avec un partenaire qu'on connait déjà et avec qui on s'entend bien mais ce n'est pas une obligation, car la plupart des participants s'inscrivent aux cours  en solo. Le "marché" se fait donc sur place  à chaque cours en fonction des présents et des affinités de travail. Toutefois le travail avec un partenaire fixe connait de vraies limites avec notamment le risque de figer son tango dans des formules et des arrangements avec une seule personne, en pénalisant l'adaptabilité avec d'autres  personnes. Or, si l'on apprend, c'est pour aller en bal, et le principe du bal c'est l'échange et la variété des partenaires. Il est donc recommandé durant les cours d'échanger les partenaires.
Petit détail à savoir pour les couples à la ville: être de parfaits partenaires dans la vie n'implique pas nécessairement qu'on sera les parfaits partenaires dans la danse (et vice versa, d'ailleurs)

- LE CONSEIL: Allez très vite danser.  La finalité d'apprendre une danse  c'est de danser en bal . Ne vous dites jamais que vous irez en bal lorsque vous aurez appris. Avec le tango on n'a jamais fini d'apprendre et de découvrir. A ce compte là vous serez tentés de reculer sans cesse l'échéance. L'évolution en tango passe par la combinaison de deux voies: le cours et le bal ou la pratique. Penser que l'on peut faire l'impasse sur l'un ou sur l'autre est le meilleur moyen de ralentir son évolution. C'est pourquoi le forfait de cours inclut deux practicas dirigées et tous les participants à nos cours réguliers disposent d'une entrée automatique à chacune des practilongas organisées.
Meme si l'on ressent une certaine appréhension lors de la première milonga où l'on se rend, que l'on y danse peu, et qu'on puisse s'y sentir comme un alien, on y intègre les contraintes de la densité et de la circulation, on observe les autres danseurs (et l'observation est souvent un facteur de compréhension du mouvement, conscient ou inconscient), et surtout on s'imprègne de la musique et des diverses énergies des grands orchestres de tango. Enfin on y expérimente et met en pratique pour soi même. En comparant ceux qui sont allés rapidement en bal par rapport à ceux qui ne l'ont pas fait parmi des personnes qui ont débuté l'apprentissage en même temps, il n'y a pas photo.

LE CONSEIL (N°2): apprenez aussi à changer de role.
Pensez d'entrée de jeu non pas en termes de rôle homme/femme mais guideur(se)/guidé(e). Les techniques fondamentales à acquérir sont en effet les mêmes quel que soit le rôle. Historiquement d'ailleurs en Argentine et en Uruguay les hommes apprenaient en se rendant dans les practicas (à l'époque interdites aux femmes). Celui qui voulait apprendre à guider devait d'abord apprendre à se faire guider. Ainsi il comprenait mieux les tenants et les aboutissants de la connexion et du guidage et il avait aussi plus de cartes dans sa manche quand il passait en mode guideur. Aujourd'hui le monde du tango en Europe est (enfin) mûr pour cette approche et il n'est plus rare désormais de voir des hommes danser ensemble, des filles guider des hommes etc. Assez souvent, ceux qui pratiquent l'échange de rôle sont d'ailleurs parmi les meilleurs danseurs. Petite précision: le fait de pratiquer le changement de rôle n'a aucune incidence sur vos orientations sexuelles, et vice versa.

CONSEIL N°3: rappelez vous toujours que le tango n'a pas besoin d'adjectif.
Une approche marketing peut tendre certains enseignants à accoler un qualificatif  au mot tango (la plupart du temps en le reliant à un style spécifique). Cette approche vise souvent à laisser penser à une spécificité particulière (et partant, à opérer une segmentation du "marché"). Nous jugeons cette approche réductrice. Pour nous, la responsabilité du transmetteur de tango doit etre de donner les outils nécessaires au développement par chaque danseur de son propre style en fonction de ses caractéristiques et non pas à l'enfermer dans un modèle spécifique préfabriqué, nécessairement réducteur. C'est pourquoi nous faisons le choix de concentrer l'enseignement sur les fondamentaux qui permettent à chacun d'approfondir ce qui lui convient le mieux: abrazo fermé, ouvert, semi ouvert, mouvement "tombé", "soutenu" ou "projeté" et bien sûr encourager le mix de tout ça le plus personnel que chacun pourra développer
CONSEIL N°4: Gardez toujours à l'esprit que la créativité passe par une maitrise préalable des codes.
"L'intérêt de maitriser une technique, c'est qu'elle permet d'exprimer un sentiment" disait Picasso. C'est encore plus vrai en ce qui concerne la danse. Un des discours les plus démagogiques et mensongers réside dans le discours qui consiste à dire "on s'en fout de la technique, on est là pour briser les codes   et exprimer toute notre créativité". Encore faut il avoir acquis la palette des moyens pour l'exprimer... Généralement cette démarche aboutit paradoxalement à faire ressortir des clichés récurrents dans le mouvement et à se traduire en bal par une incapacité à co-exister avec les autres.
Sur le plan musical par exemple vouloir à toute force danser systématiquement sur autre chose que les tangos des orchestres de référence  ( un certain nombre de milliers quand meme) traduit assez souvent une difficulté à en tirer la substantifique moelle. Ce n'est pas parce que le son est moderne et la mélodie jolie que le rythme n'est pas plat...

ASSOCIATION CAMINITO TANGO
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dimanche 23 octobre 2016

Les reflexions de Chicho Frumboli

Reçu en partage de Joe Corbata et Lucila Cionci via Facebook, voici des réflexions de Mariano “Chicho” Frumboli sur l’évolution récente du tango.
Chico pose des questions de fond que je trouve intéressantes et que j’ai voulu partager avec vous.

Vous trouverez le texte original en bas de ma traduction personnelle ou sur le site Facebook de Chicho : Chicho Photos Frumboli
Jacques

23 août, 10:26 • Palma de Majorque •
Juste une réflexion…
Buenos Aires me laisse chaque fois une impression différente … Des fois c’est de l’amour pur, d’autres fois de la haine…
C’est peut-être pour ça que je suis si affligé.
Peut-être qu’après tant d’années à danser et enseigner, ma génération de tangueros est en train de se convertir en « nouveaux milongueros »…
La réflexion et la sensation sont …” Comme elle est étrange la milonga… Comme il est étrange Almagro, le Parakultural de Chacabuco… Arlequines… La viru de oro…”
Adieu les temps où l’esthétique n’était pas si importante. Les temps où nous « apprenions à danser » et où l’on nous disait que l’essentiel était de trouver son propre tango.
Epoque où devenir professionnel, c’était plonger en apnée sans autre coach qu’un miroir et son propre jugement.
Epoque de création, de recherche et d’invention qui maintenaient la motivation vivace.
Je crois que la question de mode dans le tango a été inéluctable.
Quantité incalculable de « maestros », quantité inappropriée de « professionnels »… ce qui est une arme à double tranchant.
C’est bien parce qu’au final il y a plus de gens qui dansent le tango et donc il est clair que le tango ne va pas disparaître. Mais de l’autre côté… Qualité et quantité ne sont que rarement en accord.
Aujourd’hui, je regrette qu’il n’y ait pas eu une académie qui nous unifie au moins dans les idées principales… dans les techniques, et qui ne soit pas focalisée sur l’esthétique visuelle, laquelle appartient aux styles particuliers.
Le tango est face à une porte qui peut s’ouvrir pour nous, afin de découvrir quelque chose de vraiment grand… Si c’est que nous voulons.
Il est difficile de comprendre cette « fabrique de danseurs» pour la compétition..
C’est quoi le tango…? Danser ? S’amuser… Séduire… Jouer… Créer…?
Moi, j’ai appris ça, et je l’ai appris en regardant les grands indépendamment de leur style.
Peut-être que c’est mon ancienneté dans le tango qui me colle à la peau…
L’utopie de vouloir que le tango soit authentique comme il l’a toujours été.
De nos jours, il semblerait que ce soit l’appartenance le plus important … que danser tous de la même façon leur donnerait sécurité et importance.
Être « quelqu’un », que ce soit danseur ou maestro, leur donnerait une position privilégiée… Comme ils ont tort !
Je le vois souvent chez ceux qui se « déguisent » en tangueros, qu’ils soient argentins ou étrangers.
C’est drôle… ou triste, selon son point de vue.
C’est de là que viennent mon amour et ma haine.
Parce que je vois, après plus de 20 ans de tango, qu’il devient chaque jour plus difficile d’enseigner … à danser.
Et enseigner à danser… Ouf… Un désespoir de tous les jours.
D’où mes questions…
Pourquoi enseignent-ils les styles ? Pourquoi limitent-ils les corps, les bras, les dos, … les pieds et les cous ? Pourquoi est-il est nécessaire de s’habiller en « tanguero professionnel »? Pourquoi les mêmes costumes, les mêmes robes, les mêmes maquillages…? Pourquoi enseignent-ils la musicalité ?
Pourquoi disent-ils autant d’imbécillités ?
Pourquoi n’enseignent-ils pas à danser réellement ?
Mais à danser vraiment … avec toutes les possibilités de la danse … forme, techniques, avec toute la LIBERTE de cette danse.
Ne vous ratatinez pas, les gars… ça fait très froid… vide.
Le tango n’est pas la recherche d’un prix ni de l’argent ni de la gloire.
Le tango se trouve dans son for intérieur … là où il a toujours été.
Allons de l’avant …
Ça ne fait que commencer .

23 de Augusto, 10:26 • Palma de Majorque •
Solo un pensamiento…
Buenos Aires me deja siempre un sabor diferente…a veces es amor puro, otras el mismo odio…
Sera por eso que lo siento tanto.
Quizas despues de tantos anios bailando y enseniando, mi generacion tanguera se esta convirtiendo en esos “milongueros nuevos” 😊…
El pensamiento y la sensacion es…”como extranio la milonga…como extranio Almagro, el Parakultural de chacabuco…el Arlequines…la Viru de oro…”
Epocas en donde la estetica no era tan importante. Epocas en donde “aprendiamos a bailar” y nos decian que encontrar el tango propio era lo mas autentico.
Epocas en las cuales convertirse en profesional era a pulmon sin coach mas que un espejo y nuestro propio juicio.
Epocas de creacion investigacion y busqueda que mantenian la motivacion viva.
Creo que la cuestion modas en el tango fue inevitable.
Cantidad incalculada de “maestros” cantidad inapropiada de “profesionales”…algo que es un arma de doble filo.
Es bueno porque al final existe mas gente que baila tango y esto es claro que no va a desaparecer. Pero por el otro lado…calidad y cantidad pocas veces llegan a un acuerdo.
Hoy lamento que no haya existido una academia que nos unifique al menos en las ideas principales…en las tecnicas, y no hacer foco en lo visual estetico perteneciente a estilos en particular.
El tango esta en frente a una puerta que se nos puede abrir para descubrir algo realmente grande…si es que lo queremos.
Es dificil entender esta “fabrica de bailarines” para competencia.
Donde quedo el tango…? Bailar? Divertirse…seducir…jugar…crear…?
Yo aprendi eso y lo aprendi mirando a los grandes sin importar su estilo.
Tal vez sea esa vejez tanguera que me esta pegando…
La utopia de querer que el tango sea real como siempre lo fue.
Hoy el pertenecer parece que es lo importante…entonces bailar todos una misma forma les da seguridad e importancia.
Ser “alguien” llamese bailarin o maestro les da un lugar privilegiado…que equivocados.
Lo veo mucho en los que se “disfrazan” de tangueros, argentinos y extranjeros.
Es gracioso…o triste depende de donde se lo mire.
Por eso mi amor y odio.
Porque veo, despues de mas de 20 anios de tango, que es cada dia mas dificil enseniar…bailar.
Y enseniar a bailar…uf…una desesperacion de todos los dias.
Y aca mis preguntas…
Porque ensenian estilos? Porque limitan cuerpos, brazos espaldas…pies y cuellos? Porque es necesario vestirse de “tanguero profesional”? Porque los mismos trajes, los mismos vestidos, maquillajes…? Porque ensenian musicalidad?
Porque dicen tantas boludeces?
Porque no ensenian a bailar realmente?
Pero a bailar de verdad…con todas las posibilidades del baile…forma, tecnicas, con toda la LIBERTAD que tiene esta danza.
No se acartonen muchachos…es muy frio…vacio.
El tango no esta detras de un premio ni el dinero ni la fama.
El tango esta adentro…como siempre estuvo.
Empujemos para adelante…
Esto recien comienza.

lundi 22 août 2016

Horacio Salgán : pianiste, compositeur, chef d'orchestre

Horacio Salgán : pianiste, compositeur, chef d'orchestre est décédé le 19 août 2016. Il venait de fêter ses 100 ans (il était né le 15 juin 1916).
Un des fondateurs du tango d'avant-garde, il a dû inventer de nouvelles formes quand, en Argentine, le tango n'avait plus la cote.
En tant que pianiste, il s'est distingué avec son compère Ubaldo de Lio,
et tous deux ont été les fondateurs du Quinteto Real, en 1960.

Et voici une vidéo de lui, au piano, en 2011 (à 95 ans !!). Cliquez ici.





lundi 25 juillet 2016

Vanessa Gauch : la technique du tango


Mardi 19 juillet 2016, Sylvia et moi sommes allés suivre un stage avec Vanessa Gauch à St Louis de Montferrand (33).

Vanessa Gauch est professeur de tango à Istanbul, après avoir enseigné un peu partout en Europe. Nous la connaissons depuis le tout début des années 2000, quand elle venait donner des cours à Almatango, Genève, avec son partenaire d'alors, Metin Yazir.

Vous voulez voir une vidéo récente avec son partenaire actuel, Esref Tekinalp ? cliquez ici.
Elle a publié de nombreuses vidéos sur la technique du tango, et en particulier sur la technique femme. Voir par exemple la vidéo "5 astuces pour un pivot en équilibre".
Si le tango parait paraît facile pour les femmes au début, ce n'est qu'une illusion, et il faut beaucoup de travail, de patience et d'attention pour devenir une bonne danseuse, de même qu'il en faut aussi beaucoup pour devenir un bon danseur.
Cette fois-ci encore, nous avons eu 2 heures de travail technique poussé, avec les corrections pour chacun à son niveau, et tout cela dans la simplicité.


Les festivals qui valaient le déplacement: 2 MalenaTango, Nevers, du 8 au 10 septembre 2023

 Dans la magnifique salle du Saint-Eloi, de festival régulier (et c'est la deuxième fois que nous nous y retrouvons), une très bonne amb...